Les collages de Ding Liren - Du 13 juin au 26 octobre 2025

La Collection de l’Art Brut consacre une exposition monographique à l’auteur chinois Ding Liren et réunit à cette occasion 39 collages prêtés par l’auteur et présentés pour la première fois en Europe.

Né en 1930, Ding Liren passe son enfance dans une région rurale de la province du Jiangsu, à l’est de la Chine. Dans le village de son enfance, il côtoie une grande variété d’insectes : criquets, scarabées, moustiques, abeilles, papillons, libellules, sauterelles, etc. Dès l’âge de cinq ans, il écoute avec attention leurs chants, bourdonnements ou sifflements, et observe leur façon de voler. Avec ses camarades d’école, il collectionne aussi les scarabées, leur confectionne de petites cabanes en bois, leur donne à manger et va jusqu’à prendre soin des générations successives !

Devenu adulte, sa passion l’oriente naturellement vers des études de biologie, malgré un intérêt manifeste pour les Beaux-Arts. A la fin des années 1950, Ding Liren rejoint un institut d’entomologie, afin d’y pratiquer la peinture d’insectes - un genre à part entière de l’art traditionnel chinois, exposé dans les musées d’histoire naturelle. De nombreux instituts d’entomologie engagent ainsi des peintres dans le but de représenter les insectes de manière scientifique. Pendant plusieurs années, il réalise des peintures naturalistes standardisées de spécimens séchés, à raison de huit heures de travail par jour.

Une fois à la retraite, après avoir enseigné en 1989 les arts décoratifs dans une école de Shanghai, puis, dans les années 1990, à l’Université de Guangdong, il revient à ses premières amours : les insectes, dans ce qu’ils ont de plus vivant, de plus fascinant. Ce n’est pas leur beauté formelle qu’il souhaite reproduire mais leur vie, faite de mouvements, de postures, de rythmes et d’envols. Il se dédie alors au collage, une technique qu’il découvre en autodidacte. Les œuvres réunies à la Collection de l’Art Brut présentent deux familles d’insectes : les scarabées et les criquets. Leurs formes, leurs postures, leurs couleurs et leurs mouvements varient au fil de ses compositions, car chaque insecte a des caractéristiques qui le distinguent des autres. C’est précisément ce que nous révèlent les collages de Ding Liren, réalisés à partir d’illustrations et d’images publicitaires qu’il découpe notamment dans des magazines.

Ses œuvres sont conservées dans plusieurs collections muséales en Chine, dont la Power Station of Art, à Shanghai, qui inaugure en juillet 2025 la première grande exposition dédiée à l’Art Brut en Chine, réalisée en collaboration avec la Collection de l’Art Brut.

Commissariat : Sarah Lombardi, directrice de la Collection de l’Art Brut