Ataa Oko - Du 5 mars 2010 au 30 janvier 2011

Le Ghanéen Ataa Oko (c. 1919) se lance soudainement dans la création graphique, à l’âge de huitante-trois ans. Il commence à dessiner de mémoire des cercueils figuratifs personnalisés qu’il a réellement construits dans son passé d’artisan menuisier: l’un en forme de poisson pour un pêcheur, un autre en forme de tomate pour un paysan. Dans ses compositions, il s’affranchit peu à peu de ses souvenirs, pour laisser place à un foisonnement de nouveaux sujets vivement colorés: animaux, personnages, fruits ou êtres imaginaires, parfois monstrueux.

Visité par les esprits, en constante relation avec l’au-delà, Ataa Oko chemine également avec des entités spirituelles, qu’il représente sur son papier. Celles-ci sont assorties de divagations vivifiantes, mais aussi de banales et fécondes images du quotidien, qui agissent comme des signes propices à stimuler sa créativité.

Installé devant sa maison, sur une table de fortune, Ataa Oko, âgé de nonante ans, poursuit son oeuvre, imperturbable. Celle-ci compte aujourd’hui 2’500 dessins au crayon de couleur, réalisés en six ans (2003-2009). L’exposition en présente un large corpus, ainsi que deux cercueils, l’un en forme de poule, l’autre en forme de coq, dont il est également l’auteur.

La Collection de l’Art Brut remercie tout particulièrement Regula Tschumi de sa collaboration, ainsi que de sa généreuse donation.

L’ouvrage qui paraît à cette occasion - première monographie consacrée à ce créateur - comprend des textes de Regula Tschumi, Lucienne Peiry, Philippe Lespinasse, Sarah Lombardi et 75 illustrations en couleur. Ataa Oko, Lausanne/Gollion, Collection de l’Art Brut/Infolio, 2009, 144 p.

Le film présenté au sein de l’exposition, réalisé pour cet événement, constitue l’unique documentaire sur cet auteur. Ataa Oko et les esprits, Philippe Lespinasse et Andress Alvarez, 30 min., Lausanne/Le Tourne, Parti de l’Art Brut/Lokomotiv Films, 2009, v.o. (ga), sous-titres français.