Décès de Jacques Trovic le 27 octobre dernier
C’est avec beaucoup d’émotions que nous apprenons le décès de Jacques Trovic.
Né en 1948 à Anzin, dans la banlieue minière de Valenciennes, dans le nord de la France, Jacques Trovic a dû quitter l’école à l’âge de sept ans pour cause de maladie, toutes activités physiques lui étant interdites. Par la suite, il est parvenu à se faire admettre quelques heures par semaine à l’académie des beaux-arts de Saint-Armand qu’il a fréquenté quelques années. Il y a appris la mosaïque, mais le matériel était lourd à transporter. Il a fini par remplacer le support de la mosaïque par de la toile de jute, et les petits carrés de faïence, par du textile et du fil.
Depuis l’âge de seize ans, il a coupé des morceaux de tissu ou de feutrine, a cousu et a brodé, comme sa mère et sa sœur. Jacques Trovic travaillait parfois plus de vingt heures par jour dans la petite cuisine de l’appartement qu’il partageait avec sa sœur. Cette pièce était un capharnaüm où s’accumulaient pelotes de laine, aiguilles, sacs et fils dorés ou argentés qu’il se procurait au marché.
Les thématiques de ses tapisseries brodées à la main sont le carnaval, les scènes de bal musette, les fêtes et la vie quotidienne. Comme il souhaitait avant tout exprimer la gaieté, le soleil est un motif récurrent dans ses œuvres. Le style évoque des tableaux d’artistes naïfs ; les sujets en feutrine, qui rappellent la technique du patchwork, sont appliqués en aplat, créant des effets de relief.
La Collection de l’Art possède quatre œuvres de Jacques Trovic, qui ont été montrées à l’occasion de l’exposition « L’envers l’endroit » à la Collection de l’Art Brut en 2007. Son travail a régulièrement été présenté dans la collection permanente du musée.
Photo © Jacques Robert
Date de publication: 30.10.2018