Nedjar, Michel

sans titre (Poupée, Chairdâme)
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  • Portrait de Michel Nedjar

sans titre (Poupée, Chairdâme)

Michel Nedjar, sans titre (Poupée, Chairdâme), entre 1978 et 1980, tissu, tricot, crin végétal et matériaux divers, 67 × 29 × 18 cm, photo : Atelier de numérisation, Ville de Lausanne, Collection de l’Art Brut, Lausanne

Auteurs

Nedjar, Michel,

(1947), France

Biographie

De nationalité française, Michel Nedjar est né en 1947 dans une famille juive où se conjuguent les traditions ashkénaze et séfarade. Son père est originaire d’Alger ; quant à sa mère, polonaise, elle s’installe à Paris vers 1923, fuyant les pogroms.

Le documentaire Nuit et Brouillard d’Alain Resnais, qu’il voit à l’âge de 14 ans, lui fait prendre conscience de la Shoah et de l’histoire de sa famille, en partie disparue dans les camps de concentration. Son contenu, ainsi que le choc de la découverte de l’œuvre d’Aloïse Corbaz, en 1969, seront les déclencheurs de sa création artistique. Enfant déjà, Michel Nedjar se passionne pour le « shmattès » (le tissu, le chiffon en yiddish), vendu par sa grand-mère au marché aux puces de Paris, et les poupées qu’il habille et transforme. Entre 1970 et 1976, il voyage dans plusieurs pays d’Europe, d’Afrique du Nord et d’Asie, ainsi qu’au Mexique et au Guatemala, où il se familiarise avec les rituels magiques traditionnels et les poupées d’envoûtement.

C’est à son retour à Paris, en 1976, que Michel Nedjar crée ses premières poupées. Deux ans plus tard, dans un état de profonde dépression, il commence à confectionner les poupées sombres de la série des « Chairdâmes », à l’aide de tissus récupérés, trempés dans des bains rituels de terre et de teintures, parfois additionnés de sang d’animal. Ces œuvres « chargées » évoquent la mort et les corps meurtris, en mémoire des victimes de la Shoah. Par la suite, il conçoit d’autres séries : les « Poupées de voyage » , les « Poupées Pourim » (du nom de la fête juive), les « Poupées coudrées » et les « Poupées enversées ».

Si Michel Nedjar pratique avec assiduité le dessin, au crayon, à la craie grasse, à l'acrylique et à la cire, il affirme que l’intégralité de son œuvre est Poupée. Tailleur de métier, comme son père, il utilise le « shmattès », le fil et l’aiguille, notamment dans les séries des « Poupées coudrées » et plus récemment des « Objets coudrés » ou des « Coudrages », ces compositions d’images imprimées, de prospectus en tous genres, de photographies et d’emballages qu’il collecte, puis assemble et coud sur du tissu ou du papier. Michel Nedjar vit actuellement à Paris, où il poursuit son travail.

Boutique

Exposition (s) à la Collection Art Brut