Liabeuf, Jean-Jacques
Ménagerie moderne
Jean-Jacques Liabeuf, « Ménagerie moderne », 1910, encre et crayon de couleur sur papier, 49,5 x 65 cm, photo : Claudine Garcia, Atelier de numérisation – Ville de Lausanne Collection de l’Art Brut, Lausanne
Auteurs
Liabeuf, Jean-Jacques,
(1886 - 1910), France
Biographie
Né à Saint-Etienne, Jean-Jacques Liabeuf est élevé par une mère seule, suite au décès de son père lorsqu’il a quatre ans. Apprenti cordonnier, il écope plusieurs fois de courtes peines de prison pour vols et subit même une interdiction de séjour dans sa ville natale. Il s’installe par la suite à Paris où il exerce son métier dans différents ateliers. Tombé amoureux d’une prostituée, il est accusé à tort de proxénétisme, après s’être battu en duel avec le véritable proxénète de la jeune femme, qui était aussi indicateur de police. À sa sortie de prison, il confectionne un costume composé d’une cape et de brassards pourvus de clous et s’arme d’un révolver et de tranchets de cordonnier. Bien décidé à exercer sa vengeance, il arpente le quartier des Halles, tombe sur une patrouille de policiers, tue l’un d’eux et en blesse quatre autres. Condamné à mort, il est fermement défendu par certains milieux de gauche pour qui il devient une victime emblématique d’un système judiciaire classiste et corrompu.
Le jour de sa mise à mort, Jean-Jacques Liabeuf remet à son avocat un ensemble de dessins au crayon de couleur accompagnés de textes. Réalisés durant sa détention, ils forment un témoignage insolite sur son désir de vengeance, ses visions d’évasion et sa reconnaissance envers son avocat, à qui sont destinés ses œuvres.